Audin dans sa lumière
Qui aura entendu la voix de Josette Audin après la sinistre
révélation posthume du tortionnaire Aussaresses ?
Le voile est-il finalement levé près de 57 ans après l’assassinat du jeune mathématicien, militant du parti communiste algérien, ardent militant de la cause algérienne, Maurice Audin. Rien n’est moins sûr selon sa veuve, tant le sicaire Aussaresses aura semé au départ sur son chemin de mensonges, de demi-vérités pour ensuite se répandre dans d’odieuses confessions qui mettent au jour un véritable système de liquidations des patriotes algériens. Et les mots de « O », tel qu’il a été nommé il ya bien longtemps dans l’œuvre emblématique d’Yves Courrière « La guerre d’Algérie », évoquent «sans regrets ni remords » le mal avec une banalité qui donne des sueurs froides rétrospectives. "Eh bien on a tué Audin, voilà ! On l’a tué au couteau pour qu’on pense, si on le trouvait, qu’il avait été tué par les arabes"."Qui c’est qui a décidé de ça ? C’est moi"… ». Voila à quoi se réduirait le mystère Audin selon les aveux recueillis par Jean-Charles Deniau dans un livre-document qui vient de paraître : "La vérité sur la mort de Maurice Audin" (éditions Equateurs). Jean-Charles Deniau affirme que Maurice Audin a été assassiné sur les ordres du général Massu…
Le voile est-il finalement levé près de 57 ans après l’assassinat du jeune mathématicien, militant du parti communiste algérien, ardent militant de la cause algérienne, Maurice Audin. Rien n’est moins sûr selon sa veuve, tant le sicaire Aussaresses aura semé au départ sur son chemin de mensonges, de demi-vérités pour ensuite se répandre dans d’odieuses confessions qui mettent au jour un véritable système de liquidations des patriotes algériens. Et les mots de « O », tel qu’il a été nommé il ya bien longtemps dans l’œuvre emblématique d’Yves Courrière « La guerre d’Algérie », évoquent «sans regrets ni remords » le mal avec une banalité qui donne des sueurs froides rétrospectives. "Eh bien on a tué Audin, voilà ! On l’a tué au couteau pour qu’on pense, si on le trouvait, qu’il avait été tué par les arabes"."Qui c’est qui a décidé de ça ? C’est moi"… ». Voila à quoi se réduirait le mystère Audin selon les aveux recueillis par Jean-Charles Deniau dans un livre-document qui vient de paraître : "La vérité sur la mort de Maurice Audin" (éditions Equateurs). Jean-Charles Deniau affirme que Maurice Audin a été assassiné sur les ordres du général Massu…
Pour Josette Audin: "Aussaresses est un être
immonde qui a menti toute sa vie".
C’est en fait une véritable affaire d’Etat sur
laquelle la lumière reste à faire. Les
propos posthumes d’Aussaresses
accréditent l’enquête de la journaliste Nathalie Funès publiée en mars 2012 par le Nouvel Observateur, dans laquelle celle-ci révélait l’existence d’un document
inédit, conservé dans les archives de la Hoover Institution en Californie. Il s’agit d’un manuscrit du
colonel Godard, ancien commandant de la zone Alger-Sahel. Ce document contredit
la thèse officielle selon laquelle Maurice Audin se serait évadé lors d’un
transfert. Il confirme que le militant communiste a été tué par les militaires
qui le détenaient et mentionne le nom de celui qui l’aurait assassiné. Jusqu'à
présent, l'hypothèse la plus souvent évoquée
-toujours démentie par l'armée- était celle de Pierre Vidal-Naquet
(décédé en 2006), l'auteur de "l'Affaire Audin". Selon Vidal-Naquet,
Maurice Audin aurait été étranglé au cours d'un interrogatoire par le lieutenant
André Charbonnier, "dans un accès
de colère».
La disparition-assassinat de Maurice Audin est
une affaire d’Etat qui fait partie des horreurs
commises durant la dite « Bataille d’Alger ». Rappelons : Le 7
janvier 1957, Robert Lacoste, gouverneur
général de l’Algérie, reçoit du préfet Barret, avec l’accord de Guy Mollet,
président du Conseil des ministres sous la IVème République française,
l’autorisation de transférer la totalité des pouvoirs de police à un général de
l’armée pour réprimer la résistance du peuple algérien. Le général Massu est
désigné. Il constitue un état-major officiel avec le colonel Godard, comme chef
état-major adjoint de la 10éme Division de parachutistes .La création, à côté
de cet état-major officiel, d’un état- major clandestin composé de Roger
Trinquier, chargé du " renseignement " et Aussaresses alors
commandant, de " l’action ".
On peut penser
qu’en fait, Aussaresses laisse derrière lui, à titre posthume,
une
bombe à retardement en révélant que l’ordre serait venu de Massu lui-même avec
l’assentiment des pouvoirs politiques de l’époque, c’est-à-dire du gouvernement
Guy Mollet (PS)…
En 2000,
était publié un appel de douze personnalités parmi lesquelles Josette Audin, Madeleine
Rebérioux, Gisèle Halimi, Germaine Tillon, Henri Alleg pour la reconnaissance
de la torture
en
Algérie. Où en est-on ? En
décembre 2012, le président François Hollande a fait un geste
symbolique, en se recueillant place Maurice-Audin. Il a aussi a exprimé ses regrets pour les souffrances
infligées par la colonisation au peuple algérien…Pour Josette Audin tout en
trouvant bien ces gestes attend des
autorités françaises qu’elles aillent jusqu’au bout, à savoir : « Qu’elles condamnent ce qui s’est passé en
Algérie :
la
torture, les disparitions forcées et les exécutions sommaires. Comme le
président de la République Jacques Chirac l’avait fait pour
la
rafle du Vél’d’Hiv... ».
Sa voix a-t-elle été entendue ? Au cours
des journées surréalistes que la France
de vient de connaître à la suite de « l’affaire Dieudonné », il y
avait peu de chance…
La haine se combat sur tous les fronts.
A.K.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire