vendredi 14 mars 2008

AVANT-PROPOS




Donner à voir, telle est la vocation assignée à l’écriture poétique par Eluard.
La transparence de sa poésie, ses affinités électives avec les grands maîtres de la peinture moderne, témoignent du compagnonnage qui a toujours lié l’écriture et la peinture.
Sœurs siamoises des arts, elles ont cependant leur langage spécifique, leurs rivages singuliers, tout en entretenant un subtil dialogue entre elles.
La peinture est en fait économe dans son expression même, si, à la différence, de l’écriture, elle mobilise davantage de moyens matériels.
Plus modestement, en lançant dans la Galerie Auprès de Mon Art de Villeneuve-Tolosane l’Atelier du Soleil, il nous a semblé judicieux aux participants d’initier un premier cycle d’écriture consacrée aux arts plastiques. Pouvait-il en être autrement quand tout autour se déclinait en représentations, formes, volumes et couleurs. L’exercice pour être stimulant n’en était pas moins redoutable. Mais avec l’audace – et l’ardeur - des novices, l’entreprise fut amorcée. Une série de séances d’écriture, pour ainsi dire, de situ s’est déroulée au fil des semaines dans une ambiance à la fois conviviale et imposante. Voici rassemblés dans cette plaquette les différents textes issus de ce travail d’écriture sous le signe de la peinture. Autant de regards, de nuances et de sensibilités qui recoupent des convergences d’approche et des singularités dans la perception d’une même œuvre plastique. Au crible du regard et de l’imaginaire une œuvre nous « parle » selon des modalités où la subjectivité tient une place majeure. A cet égard, nous avons fait notre miel d’un texte de Zola qui décrit une visite au Louvre, tiré de L’Assommoir.
Il y quelques temps nous nous entretenions l’artiste-peintre. Bernard Cadène, peintre aujourd’hui réputé et dans les œuvres connaissent depuis un franc succès.
Il réside, toujours Cugnaux…Bien avant que nous songions à ce travail d’écriture, il avait résumé en une sorte d’aphorisme la problématique : « Il est bien plus facile d’écrire sur la peinture que de peindre sur la littérature ». Mais il faut, en la matière, raison garder. Car, pour conclure sur une note d’humour, rappelons-nous la répartie des frères Goncourt : « Ce qui entend le plus de bêtises dans le monde est peut-être un tableau de musée » !

Abdelmadjid Kaouah

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