jeudi 20 mars 2008
"Les vrais poètes sont ceux qui savent parler à l’humanité toute entière avec des mots qui leur appartiennent et dont ils savent cultiver la saveur et l’originalité. Abdelmadjid Kaouah est de ceux-là et lorsqu’il parle de son expérience vécue il sait le faire avec retenue et intelligence ce qui en augmente la portée et le témoignage.
Ce qui plait aussi chez Abdelmadjid Kaouah c’est qu’il procède avec une bonhomie tranquille, un bon sens à toute épreuve, donnant à sa poésie solidité et beauté tout à la fois.
Michel Cosem ( Extraits)
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La poésie d’Abdelmadjid Kaouah se fait avec les os et le sang de l’air, les yeux de l’eau, les mains du feu. Partout où il y a de l’amour et de la lutte pour l’amour. La poésie de Kaouah est un chemin vers la liberté. Elle nous rappelle qu’il faut arriver au plus profond de soi, dans son lointain territoire intime pour soudain trouver l’autre et sa langue. La langue dans la langue, derrière la langue de la Parole, qui fait soudain la bouche qui dit. Le peuple algérien passe dans cette bouche. Tout le peuple..."
Serge Pey
( Extraits de Avant-Propos à « La Maison Livide », éditions Encres Vives, 1995, Prix Claude-Sernet des Journées internationales de Poésie, Rodez, 95)
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« Nous savons à présent/ que les oiseaux sont mortels/ dans les jungles de la morale ». » Le savoir est une bouche en convulsion/ et la mort a berné tout le monde/ elle se tord les hanches et rit des hommes ».
A Toulouse sa terre d’exil la lumière s’assombrit. La figure du Minotaure totem psychopathe ivre de violence hante les poèmes et la rue du Taur.
Dans la mémoire de l’exilé un jeu d’écho s’éveille entre les rives et les temps de la Méditerranée, entre la croisade des Albigeois et les égorgeurs de l’Algérie contemporaine. Reste l’espoir comme chez Hölderlin d’une lumière grecque originelle, Ulysse ou Orphée revenu de l’enfer découvrant « la simple la terrible pureté/d’exister – réfractaire/ à l’embouchure/ des oracles et des cataclysmes sous l’ironie lbératrice d’un ciel sans « rien d’immortel/ sinon l’absence/ dans la dérision/ des nuages ».
Reste l’amour fou pris dans la lumière douce amère du prisme verlainien : « je découvre une nouvelle/porteuse de soleil/ni tout à fait pareille/ni tout à fait dissemblable/ à l’Aimée ».
Emmanuel Hiriart (Extrait de "Figure du Minotaure" in Poésie Première)
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Tahar Djaout qui l’avait retenu dans son anthologie Les mots migrateurs écrivait que « ses poèmes tendent vers la plénitude et (…) laissent bien peu de choses hors de leur inventaire : il y circule de la révolte et des confidences d’amour, de la protestation et de l’espoir mais aussi tant de lumières douces qui font rêver, tant d’évocations d’arbres et de rochers, tant d’oiseaux annonciateurs de terres et de saisons heureuses… » .
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