mardi 18 mars 2008
SIGNES & SABLIERS
"Mur de poésie de Tours" 2006
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Poètes à la une
LA RIVE NOIRE
à Nicole , ses tapisseries de paroles fraternelles
Voilà j’ai atteint la rive noireLà où le rêve n’a plus de miroir
Ni force pour traîner ses fourmisSes dérisoires mensonges etSes petites lâchetés en guiseDe destin
La rive noire où il n’est plus de MahatmaNi de seigneur hautainPour répandre les épreuvesLe soleil se lève et se coucheEt la bouche essuie la bave des joursLe sel est amer sur la tableEt en guise de vie nous redessinonsLes cerceaux boiteux de notre enfance
Voilà la rive noireEst atteinte par petites brasséesÀ la cadence d’un survivant
La rive noireC’est avant toute une saisonLa saison mentale de tes premiers poèmesTe voici à nouveau livré aux feuilles d’automneLa couronne des défaitesLe frémissement d’une chair envoûtéeEt tu sais que rien ne sert de se lamenterAu seuil d’un nouvel avatarLe bruit seul s’absenteEt tu ne sais si le chemin t’attendPour t’accompagner ou pour effacerLes traces de ton destinAinsi septembre s’abatSur toi comme une proie
Le 13 septembre 05
© Abdelmadjid KAOUAH
BREMEN
De Barcelone à Brême
combien faut-il de langues
de babils de murmures
pour dresser une couronne de vers
à l’amie lointaine dans l’hiver
qui reconstruit en Allemagne
des murs de poèmes fraternels
avec Christel nous sommes allés
à la Bötterstraße pour surprendre
en son musée une amie de Rainer Maria Rilke
Bien pâle m’est alors apparu le conte de Grimm
et ses musiciens fuyant la mort à Brême
dans son costume noir sous verre reposait
le ténébreux amant de Paula Modersohn-Becker
c’était le poète selon la prophétie mensongère
qui donne encore à la vie un parfum d’outre-éternité
De Barcelone à Brême
le voyage se déroule entre deux musées
du premier à ciel ouvert s’élève un olivier catalan
sous l’oeil sourcilleux de Juan Miro
tout près du second Sept Paresseux scandent
trois fois par jour le testament hanséatique
Anna Gréki femme des Aurès est morte
Au même âge que Paula la bien-aimée
Je vais de Brême à Barcelone
En escaladant la mémoire
Et par de longues escales algériennes
C’est ainsi que se tisse le poème
C’est ainsi que mûrit le fruit
Tant de rumeurs et de femmes
L’une tire les cartes
L’autre protège par les talismans
et la dernière que je devine à peine
m’appelle à Sinéra
Cugnaux , 10 février 2006
© Poème d’Abdelmadjid Kaouah
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